La réserve naturelle des Nouragues a organisé la semaine dernière (du 8 au 11 décembre 2014), en partenariat avec l’association Kwata, une mission de prospection sur la rivière Arataye pour détecter les traces et indices de présence de Loutres et de Tapirs. Pour ce faire, nous avons remonté la rivière sur 20km après le Saut de Pararé, puis nous avons longé les berges à la recherche d’indices de présences tels que les crottes (épreintes pour les loutres, féces de Tapir), terrier, traces fraiches, griffures de marquage, latrines…
La loutre et le tapir sont des espèces sensibles et sont représentatives des principaux écosystèmes guyanais (les systèmes aquatiques d’eau douce et les milieux terrestres forestiers).
L’évaluation de l’abondance de ces espèces est difficile, du fait de leurs densités naturellement faibles. L’une des méthodes de suivi des populations qui a été développée s’appuie sur le comptage du nombre de traces le long des cours d’eau.
Empreinte de loutre géante
Griffure de marquage de loutre géante
« Les indices de présence de ces espèces (traces, fèces…) sont relevés sur les berges de plusieurs cours d’eau de Guyane. Les résultats sont comparés et mis en relation avec le degré de pression de perturbation constaté sur les cours d’eau inventoriés. Ainsi, sur des sites exempts de chasse, on peut espérer trouver une quarantaine d’indices de présence sur 20 km de berges. Ce chiffre décroît rapidement dans les zones fréquentées, et sur certains sites surchassés on constate même des extinctions locales. L’objectif des suivis via cette méthode est donc de :
-Mieux préciser la distribution des espèces en Guyane, en fonction des caractères de l’habitat et des menaces identifiées.
– Mieux comprendre les modalités d’utilisation des territoires, à partir de quelques sites sur lesquels se focalisent les efforts de travail. Cette compréhension est un préalable à la mise au point de méthodes d’inventaires quantitatifs des populations, pour à la fois des comparaisons dans le temps et entre sites, nécessaires pour évaluer puis suivre le statut des populations » (Extrait site internet de l’association Kwata)
Etudier les populations de ces espèces sur un espace protégé tel que celui des Nouragues permet d’obtenir des données « témoins », où les animaux ne sont pas chassés, et où l’écosystème est en théorie non perturbé ni pollué.
La RN des Nouragues soutient les programmes sur les espèces sensibles et a déjà mené plusieurs études « Loutres et tapirs » avec Kwata il y a quelques années. En 2014, une nouvelle mission est donc organisée au-dessus du Saut Pararé.
La mission s’est réalisée avec l’ensemble de l’équipe de la RN et Benoit de Thoisy de l’association Kwata.
Epreinte crotte) de loutre géante
Approche du saut Pararé
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