Un peu de lecture en ces temps perturbés!
La chercheuse Stéphanie Bodin (ISEM, Université de Montpellier) nous partage les résultats de sa thèse en anthracologie menée aux Nouragues.
L’anthracologie? C’est la science qui étudie des les charbons.
L’équipe du projet LongTime (Coordonné par les unités AMAP et LEEISA et financé par le Labex CEBA et la DAC (partenaire technique du projet également)) les a pris comme sujet d’étude pour caractériser l’impact des populations pré-colombiennes sur la végétation forestière des Nouragues.
Les travaux de Stéphanie apportent plusieurs éclairages sur le sujet!
Tout d’abord, la datation des charbons étudiés indiquent que les Nouragues ont connu 2 grandes périodes d’occupation: de -1300 à -1000 ans avant JC et de -600 à -400 ans avant JC.
Ces occupations ont induit des changements de végétation importants sur certains sites. Sur deux d’entre eux, la forêt a laissé place à des zones dominées par des plantes bambusiformes ou des lianes. Une de ces formations pourrait s’être mise en place après l’abandon d’une parcelle semi-permanente.
Par ailleurs, parmi les charbons étudiés, plusieurs se révèlent être issus d’espèces végétales utiles à l’homme, plus abondantes que dans le cas d’une dispersion naturelle.
Enfin, le bois de feu semble quant à lui avoir été adapté en fonction de la végétation locale.
Le type d’activités à l’origine de ces changements végétaux reste à définir et la compréhension des sites pré-colombiens de Guyane à améliorer par le recours à d’autres disciplines, mais l’anthracologie apporte ici son lot de réponses!
Pour aller plus loin: httpss://hal.archives-ouvertes.fr/tel-02418465/document