Il y a 10 ans, en mai 2006, Capi et Domingo, nos collègues piroguiers-charpentiers de la réserve, étaient assassinés par des orpailleurs clandestins, sur le camp Arataï.
Capi, force vive de l’Arataï avait construit ce camp en 1994, et l’entretenait sans compter pour accueillir les scolaires et les curieux de nature qui étaient alors immergés dans une nature préservée.
Domingo, arrivé plus tard, était un animateur hors pair, qui participait avec humour et passion à transmettre ses connaissances et légendes sur la forêt.
Depuis leurs meurtres, les activités de la réserve avaient été en grande partie stoppées, et le camp Arataï s’est éteint en même temps qu’eux. Les activités ont repris progressivement en s’axant sur les suivis scientifiques et en mutualisant les moyens humains avec ceux de la station de recherche (située au coeur de la réserve). Malgré des moyens financiers diminués, l’équipe réduite à 3 personnes (1 conservateur et 2 gardes contre 1 conservateur et 7 agents à l’époque) ont pourtant œuvré ces dernières années à réouvrir la réserve au public. Nous avons d’abord proposé des animations ponctuelles (aux scolaires, à l’écomusée, des portes ouvertes en 2013, un évènementiel comme le Festi’Nouragues en 2015 à Régina) et développé des partenariats avec des acteurs du territoire (Maison Familiale Rurale (MFR) et Ecomusée municipal d’Approuague-Kaw à Régina (EMAK), Canopée des Sciences), et ce, en pensant toujours à nos collègues disparus qui travaillaient dans ce sens.
Aujourd’hui, le camp Arataï, qui était fermé et entretenu à minima depuis 2006, retrouve progressivement vie. Un partenariat avec la MFR nous permet de réaliser des Mayouris d’entretien et de réhabilitation. Il n’est toujours pas réouvert au public mais accueille pas à pas des scolaires. Nous espérons que cette nouvelle dynamique permette une ouverture plus large par la suite, et maintienne vivante la mémoire de nos collègues.
Communiqué de presse en hommage à Capi et Domingo: CP_Capi_Domingo_Nouragues